Florida ou l’énergie sexy

    Que veux-tu, lectrice adulée, adorée, convoitée, sensuelle et sans suite, je suis comme ça : les premier rayons printaniers revenus, j’exulte et retourne vers mes premières amours : le rock’n’roll. Je me suis rendu, comme un seul marquis, à la Lune des Pirates, pour y voir Florida. A cause d’une charge de travail incompressible, j’arrivai essoufflé, et tout désolé quand j’appris avec effroi que je venais de manquer, à quelques minutes près, le concert d’Eleanor Shine

Florida en pleine action.

Florida en pleine action.

, qui se produisait en même temps que Florida dans ce Bruit de Lune. C’est affreux ! Il y a des mois que je veux voir Eleanor Shine en concert. Sous son masque de loup, se cache une adorable petite violoniste (Jeanne) que je rencontre souvent dans l’un des bars les plus rock d’Amiens : le Bar du Midi, dit le BDM. Raté. J’ai promis à Eleanor Shine que j’irais la voir à son prochain gig. En revanche, je suis arrivé pile poil pour la prestation de Florida dont j’ai rencontré, à maintes reprises, les musiciens au BDM mais aussi chez Pierre. Là, j’ai tenu ma promesse. J’ai vu. Et me suis régalé. Ce tout jeune groupe amiénois propulse un rock terriblement électrique et nerveux qui allie avec élégance garage et psyché. Tout de suite, j’ai pensé aux Stooges mais surtout aux MC5. Florida est composé de Charles (batterie), Benoît (guitare), Benjamin (guitare, chant) et Louis (basse). Ils sont issus de combos de la capitale picarde, et pas des moindres : Molly’s, John Makay, Harris Pilton & the Ultra Milkmaids. Ils tournent depuis un an ; le concert de La Lune des Pirates n’était que leur cinquième. Pourtant, ils développent déjà un professionnalisme et une énergie à toute épreuve. Quelques poulettes amies, présentes dans la salle, ont exigé que je précise dans mon article que les petits Florida étaient sexy. C’est chose faite. A leur répertoire : quatorze morceaux très exactement. Que des compositions. Les textes en anglais sont l’œuvre de Benjamin ; les musiques sont élaborées collectivement. Poulettes énamourées, sachez qu’ils répètent à Cité Carter, qu’il n’ont pas – pour l’instant - de CD, mais qu’ils comptent bien en enregistrer un, prochainement, en live. « Car notre musique s’y prête bien », précisent-ils. Ils donneront leurs prochains concerts les 29 et 30 mai à l’espace Picasso, à Longueau, et le 21 juin, sur la place Gambetta, sur la grande scène, près du BDM. BDM : le bar le plus rock d’Amiens. (Le boucle est bouclé ; j’adore écrire en boucle, comme eût pu le faire Raymond Roussel.) Rico et Matth sont les seuls patrons de bistrots capables de me faire plaisir en diffusant, tout au fond de la nuit, un vieux Kinks ou un Procol Harum rare. C’est dire.

                                                   Dimanche 3 mai 2015.