Nous devions manger des chocolats Mon Chéri

 

David Martin Angor (à droite)et Plexus Darius.

France Inter. La voix de François Morel se noue en évoquant la mémoire de son ami Georges Moustaki. Mon chat Wi-Fi, assis sur le buffet de la véranda, regarde le jardin mouillé. Il pleut; il fait froid. Ça dure depuis octobre dernier. La vie est belle. Mais Moustaki est mort. «Le Métèque». Ma mère avait acheté le 45 tours «Le Métèque», en 1969, au rayon disques du Prisunic de Tergnier, et l’avait offert à mon père pour Noël. On l’écoutait en boucle, à la maison; nous devions manger des chocolats Mon Chéri. Nous en mangions souvent, au moment des fêtes, en ces années-là. Sur France Inter, encore, un matin. Daniel Cordier, grand résistant, qui fut le secrétaire de Jean Moulin, évoque son parcours au côté du héros. Quelques jours plus tard, sur France 3, le film Alias Caracalla, relate son engagement exemplaire. Ce téléfilm s’inspire du livre éponyme que Daniel Cordier a publié, en mai 2009, chez Gallimard. Dans cette réalisation, l’écrivain Patrice Juiff, nouvelliste de notre journal, interprète un de Gaulle plus vrai que nature. En regardant ce film, je ne peux m’empêcher de penser à Drôle de Jeu, roman de Roger Vailland dans lequel, le grand romancier relate sa vision de la Résistance au côté, notamment, de Daniel Cordier (qu’il appelle Caracalla) et mon regretté ami Jacques-Francis Rolland, alors étudiant et responsable des Jeunesses communistes de Lyon. Cela me donne envie de relire Drôle de jeu. Il faudrait plus de temps dans la vie pour lire, aller à la pêche. Dormir. J’ai pris le temps de me rendre à Corbie pour assister au spectacle de la chroniqueuse de France Inter, Sophia Aram.Je ne l’ai pas regretté. Elle est drôle, Sophia. Si brune, pétillante, pimpante. Elle mange bio, comme Lys qui m’accompagnait. Dans la loge, je les ai laissé papoter sur des bienfaits des produits naturels. J’ai également pris le temps de transporter mon vieux corps à la Comédie de Picardie où David Martin Angor et Plexus Darius (par ailleurs guitariste des Beyonders) donnaient un concert. C’était frais et vif. Une pop acidulée avec des paroles en français bien écrites et, souvent, imbibées de spleen. Dans la salle, il y avait de jolies poulettes printanières. Et je suis rentré me coucher comme un vieux coq. Le lendemain matin, j’ai chanté à 5h53 dans mon bureau du Courrier picard. J’ai lustré ma plume et me suis mis à écrire.

Dimanche 2 juin 2013

« C’est bête comme question »

Voilà ce que m’a répondu Didier Wampas que je lui ai demandé s’il n’en avait pas marre des concerts, depuis 1983 ! Il sera à Corbie, dans la Somme, le 13 novembre.

 

Didier Wampas and The Bikini Machine sera en concert le mardi novembre, à 20h30, au théâtre Les Docks, à Corbie, dans le cadre du festival Picardie Mouv 2012. Il a répondu à quelques questions.

 

Dans quelle formule allez-vous jouer à Corbie?

Avec le Bikini Machine, c’est-à- dire deux guitares, une basse, une batterie et un clavier.

Pourquoi jouer avec le Bikini Machine?

L’an dernier, j’ai fait un album avec des musiciens américains. Il m’était impossible de tourner avec eux. J’ai le même éclairagiste que le Bikini Machine. Il m’a proposé de jouer avec eux. Je les connaissais; ça collait. Oui, c’était l’an dernier.

Trente ans de carrière depuis 1983.Qu’est-ce qui vous pousse à continuer?

C’est un peu bête comme question. Il n’y a pas de raison de s’arrêter quand on aime. Je ne ressens aucune lassitude. Quand j’avais 15 ans, je voulais faire un groupe de rock’n’roll.C’est ce que j’ai fait.

Tout le monde dit que le dernier album est différent. En quoi est-il différent selon vous?

Les chansons, au fond, ne sont pas différentes; ce sont les musiciens qui sont différents. Je ne joue pas de guitare; il n’y a pas d’amplis Marshall. Le son est complètement différent mais c’est surtout au niveau des guitares.

Le surf sound, c’est quoi?

Le surf sound, c’est d’abord un Twin Reverb à fond. C’est la musique que j’aime, comme les Ramones. Ce sont les mêmes chansons mais avec un son autre. Ça vient de la reverb. Mais dans l’esprit, ce n’est pas différent.

Vous considérez-vous toujours comme un punk?

Oui, et quand on me le dit ou qu’on l’écrit, ça ne me choque pas. Mes chansons sont punks. Je fais toujours du punk. Rien n’a changé.

Quels groupes et chanteurs écoutez-vous aujourd’hui?

Un peu de tout mais beaucoup de nouveautés. J’ai ressorti mes vieux vinyles de ma cave mais j’essaie d’écouter des trucs nouveaux même si ça n’est pas forcément génial. J’aime bien les Vaccins en ce moment, par exemple.

Et de la variété française, vous en écoutez?

Pas de tout. Je me suis arrêté à1976. Mais j’avoue que je suis fan de la variété des années soixante-dix: Il était une fois, Mike Brant, etc. La variété française d’aujourd’hui m’insupporte!

La scène représente quoi pour vous? Qu’allez-vous y chercher?

Je n’en sais rien. Quand j’arrive sur scène, je ne sais jamais ce qu’il va se passer. Il peut se passer plein de trucs. À vrai dire, à chaque fois, j’essaie de faire le meilleur concert de rock qu’il n’y ait jamais eu.

Pourquoi ces plongées dans le public, ces intrusions parmi la foule? D’où vient ce besoin?

Si c’est pour jouer mes chansons sur les disques, ça n’a aucun intérêt. Il faut qu’il se passe des trucs.

Quels sont vos projets? Une autre tournée? Des disques?

Actuellement, on joue mais ce n’est pas vraiment une tournée car on rentre chez nous le soir dès qu’on le peut. Ce sont des concerts. Sinon, je vais refaire un disque avec les Wampas et un autre avec le Bikini Machine. Les deux en2013.

Propos recueillis par

PHILIPPE LACOCHE

 

Concert Didier Wampas and The Bikini Machine le mardi13 novembre, à 20h30, au théâtre Les Docks, à Corbie (80). Réservation: service Culturel Ville de Corbie, Centre d’accueil et d’animation, 28/30, place de la République.

Tél. 0322964331 ou 0322964330. http://www.mairie-corbie.fTarifs: 10 euros; ou réduit: 5 euros (tarif étudiant, lycéen, enfant -16ans et demandeur d’emploi).